Défaite face à la Namibie…
Song et Eto’o sous le feu de la critique
Les Lions indomptables, quintuples champions d’Afrique, dans un style décousu, ont été ridiculisés par une équipe namibienne qui ne compte aucun titre dans son palmarès. Une défaite de trop pour le staff technique et le Top management de la Fédération camerounaise de football.
Grosse désillusion pour les Camerounais dans ces qualifications pour la CAN 2024. Ce mardi 28 mars, en effet, les Lions avaient la possibilité de valider leur ticket pour la phase finale. Mais à aucun moment les Mondialistes du Qatar, qui avaient battu le Brésil (1-0), n’ont été en mesure de mettre en danger la Namibie. Après une première période sans grand éclat, la Namibie a ouvert le score avec Peter Shalulile, qui avait déjà marqué au match aller (55e). Les Braves Warriors ont doublé la mise sur coup franc avec un tir de Absalom Limbondi (79e). Le Cameroun a réduit le score en fin de rencontre dans le temps additionnel avec Vincent Aboubakar (90e+1). Cette victoire restera dans l’histoire pour la Namibie, qui s’offre une des plus grandes nations africaines du foot.
Quatre jours plutôt, au stade Omnisport Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, les Camerounais menés très tôt dans la partie, ont, in extremis, concédé un nul (1-1) à leurs modestes adversaires. Le sélectionneur national, qui bénéficiait encore d’un état de grâce, a prétexté l’absence de plusieurs cadres, parmi lesquels le capitaine Vincent Aboubakar, Faï Collins, Eric Maxim Choupo-Moting du Bayern Munich et Karl Toko Ekambi de Lyon en France.
Pour le match retour, en dépit de la présence effective sur l’aire de jeu de Vincent Aboubakar et les titularisations du doyen Nicolas Nkoulou en défense et Kunde Malong au milieu de terrain, la sélection camerounaise sans fond de jeu est passée malheureusement à côté d’une victoire qui lui aurait permis de valider définitivement sa présence en phase finale de la CAN prévue l’an prochain en Côte d’Ivoire, un pays qui avait vu le Cameroun, en 1984, remporter son premier titre continental face aux Green Eagles du Nigeria, battus 3 buts contre 1. C’était la génération conduite par Théophile Abéga de regrettée mémoire, Joseph Antoine Bell, Grégoire Mbida, Ibrahim Aoudou, Ernest Ebongue…
Du coup, des voix se font entendre au sein de l’opinion pour critiquer le coaching de Rigobert Song. Parachuté à ce poste au lendemain de la CAN 2021 perdue par le Cameroun à la maison, l’ancien défenseur affiche un bilan catastrophique, après 12 matches couronnés par 3 victoires, 4 nuls et 5 défaites en un an. C’est pire que le bilan du Portugais António Conceição qui a passé trois années (2019-2022) à la tête de la sélection camerounaises, totalisant en 24 rencontres, 14 victoires, 8 nuls et seulement 2 défaites.
Il est temps de se mettre sérieusement au travail. A une journée de la fin des éliminatoires, le Cameroun occupe, contre toute attente, la deuxième place du groupe C avec 4 points, une unité de moins que son tombeur la Namibie désormais leader de cette poule qui qualifiera deux équipes au final. En juin, Braves Warriors de Namibie effectueront un déplacement capital au Burundi, dernier de la poule avec un point. Le Burundi viendra ensuite, au mois de septembre, défier les Lions indomptables. Défaite interdite pour les Camerounais.
Coaching
Les choix tactiques alambiqués de Song
Certains fanatiques invitent la fédération à recruter un nouvel entraineur, avant qu’il ne soit trop tard.
Des supporters, parmi les plus radicaux, demandent le départ du sélectionneur. «C’est un entraîneur qui passe continuellement le temps à tester de nouveaux joueurs. La cohésion du groupe en prend un coup. Je crois qu’il est temps que ce monsieur débarrasse le plancher, avant qu’il ne soit trop tard», a déclaré sous anonymat, un citoyen membre d’une association de supporters.
«Le Cameroun a rarement été aussi nul. 2-0 pour la Namibie. Il reste 15 minutes…», a écrit le journaliste algérien Nabil Djellit sur Twitter alors qu’il restait une quinzaine de minutes à disputer. Un autre fanatique, très en colère également suite à cette défaite honteuse, indique que «Song Bahanag avec ses choix tactiques alambiqués, n’a pas le niveau d’un Aliou Cissé qui a transformé le Sénégal en une véritable machine à gagner. Il vaut mieux trouver rapidement un nouvel entraîneur qui pourrait peut-être sauver les meubles, car les Lions ont encore une petite chance de se qualifier pour la CAN.»
Bernard Tchoutang, ancien Lion indomptable, n’a pas retenu sa langue non plus, critiquant sur une chaine de télévision locale le style de jeu proposé par Rigobert Song, fait de longues passes, alors que le profil des joueurs ne leur permet pas d’aller vite. Claude Leroy également, coach qui a conduit le Cameroun à son deuxième sacre en 1988 au Maroc pense, quant à lui, que «Samuel Eto’o doit arrêter de nommer un coach à la tête de l’équipe nationale du Cameroun par affinité (…) Le Cameroun sombre depuis étant l’une des meilleures équipes au monde (…) Le Cameroun et les Camerounais ne méritent pas ça.»
Des critiques acerbes de part et d’autres. Le coaching remis en cause. C’est pourtant tout le contraire pour le prêtre et enseignant de philosophie camerounais, Jean Armel Bissi, qui demande clémence pour Rigobert Song et Samuel Eto’o. «Une défaite ne devrait pas nous faire oublier ce que nous avons apprécié hier en quelqu’un. On ne devrait pas perdre la raison après un échec. Il faut savoir que les autres ont à peine un an depuis qu’ils tiennent les rênes de la Fecafoot. Il faut leur donner le temps de s’essayer avant de les cataloguer et de les bannir», écrit le prélat. Appelant les uns et les autres au calme et à la tolérance.