Assemblée Générale du CICC
En prélude à l’entrée en vigueur de la Règlementation de l’Ue en 2025, le Ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana invite l’Interprofession désormais à se serrer les coudes
L’interpellation a été faite ce jeudi 4 mai 2023 à Yaoundé à la clôture des travaux de la 31éme session ordinaire de l’Assemblée générale du Conseil interprofessionnel du cacao (CICC).En présence du Ministre de l’agriculture et du développement rural Gabriel Mbairobe,des acteurs et partenaires des filières cacao et café.
« Il n’est pas besoin de forcer le trait pour reconnaitre que nos filières Cacao et Café, et sans doute l’hévéa …se trouvent aujourd’hui à la croisée des chemins. Chacun ici le sait et en est pleinement conscient. Dans le cadre du « green deal européen » dont l’ambition est de faire de l’Europe non seulement un Continent neutre pour le climat, mais également de protéger et de restaurer les forêts du monde, l’Union Européenne, dont dépendent près de 70% de nos exportations de cacao et de café, a adopté le 19 avril dernier, un Règlement contre la déforestation. Ce Règlement vise à limiter la consommation des produits issus des chaines d’approvisionnement associées à la déforestation et à la dégradation des forêts. Il vise concomitamment à accroitre, en contraste, la demande et le commerce de produits de base dits légaux dans l’Ue », déclaré le Chef du Département ministériel en charge des questions commerciales.
En présence du Directeur général l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) , le patron du commerce a instruit les acteurs à examiner les voies et moyens à mettre en œuvre afin de permettre au Cameroun à briller par sa présence à la date de l’entrée en vigueur de la nouvelle Règlementation le 1er janvier 2025.Des mesures avant-gardistes étant été prises ,il convient à présent de les consolider, renforcer et pérenniser. Ce qui passe par un changement de paradigme. Aussi va-t-il poursuivre, « Il est temps de cesser de travailler chacun dans son couloir…le Gouvernement demande et exige de l’ONCC, du CICC, du FODECC …qu’ils travaillent désormais au quotidien ensemble, chacun dans les limites de ses attributions… ».
Pour y parvenir, une plateforme de travail doit être mise en place chargée de préparer et d’assurer le plaidoyer de la cause nationale auprès des instances compétentes de l’UE, de réunir pour les besoins de la cause, les conditions nécessaires. Selon ses propres termes, il faudrait que les moyens adéquats d’accompagnement soient débloqués et déployés par les acteurs institutionnels ».C’est dans cette perspective que Yaoundé abrite les 06 et 8 juin prochain, la Conférence Scientifique Internationale sur le thème : « Approche pratique d’adaptation de la culture du cacaoyer et du caféier aux changements climatiques »,couplé le 8 juin 2023 ,par un Forum International sur le thème : « cacao-café :Climat, Femme et Investissements ».D’après Apollinaire Gwe président du Conseil exécutif du Cicc, « il y en a qui croyait que le Cicc était mort ce n’est pas le cas. Nous avons respecté les prescriptions médicales que nous imposait le covid-19. C’est du passé, nous reprenons toutes nos activités de géolocalisation, les femmes rurales dans la cacaoculture….Le cacao et la déforestation ,la traçabilité ont été abordés ce jour ,les deux représentants de l’Ue nous ont expliqués les enjeux de la nouvelle règlementation adoptée qui n’est pas encore entrée en vigueur. Le Cicc est bien présent pour accomplir son rôle. Nous devons également nous intéresser aux changements climatiques qui ont des conséquences néfastes pour nos filières, nous avons fait venir des experts afin de nous dire ce qu’il y a lieu de faire pour sauver les filières cacao -café ».
Obligations de conformité
L’Assemblée générale a permis à Omer Gatien Maledy le Secrétaire Exécutif du CICC d’évoquer les réalisations dont la durabilité des filières, la professionnalisation des producteurs, le programme cacao d’excellence ,la poursuite déploiement programme New Generation ,la femme rurale dans le cacao…Cette structure cette année entend poursuivre par l’ accélération de l’ identification des producteurs, la reprise de l’évènement promotionnelle du 10-12 août prochain ,les Journée Mensuelles de dégustation sur l’ensemble du territoire, la poursuite de l’enregistrement de l’Indication géographique, les questions sanitaires et phytosanitaires via une plateforme , la Conférence scientifique internationale sur le cacao du 6-8 juin au Cameroun …
Rappelons que l’une des articulations ayant suscité beaucoup d’attention cet après-midi à Yaoundé, était celle liée à l’entrée en vigueur de la nouvelle règlementation sur les exportations. Depuis le 19 avril 2023, il n’est plus possible d’importer en Europe les produits issus des terres déboisées (les bétails, le café, le cacao, le caoutchouc, l’huile de palme, le charbon et le bois, le papier. Pour Sylvanie Jardinet Attaché de Coopération, Equipe Environnement, Agriculture et Changement climatique à la Délégation de l’Ue au Cameroun et en Guinée Equatoriale, « La majorité de la production des pays devrait être en conformité avec la nouvelle règlementation. Les double exigences légalité et réglementation. Le règlement exige la responsabilité incombe à l’opérateur qui met son produit sur le marché de l’Ue, les opérateurs doivent collecter des informations sur la traçabilité, la date de production… Les opérateurs devront collecter d’informations adéquates pour prouver que les produits ne sont pas issus de la déforestation ». Pour une meilleure sensibilisation des producteurs sur les enjeux de l’heure, le Cicc annonce pour bientôt une vaste Campagne d’information dans les principaux bassins de production.