Promotion du Travail décent:
La solution qui passe par de véritables transformations structurelles
Les représentants de 16 Etats africains se sont rassemblés à Abidjan la capitale Ivoirienne du mercredi 13 au 15 novembre 2024.Ils ont pris part au Forum régional tripartite de partage de connaissances sur les approches innovantes pour combattre l’informalité et promouvoir les transitions vers la formalité ayant pour but d’encourager le travail décent en Afrique.
Conjointement organisé par l’Organisation internationale du travail (OIT), la coopération espagnole et le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD),le rendez-vous s’est tenu dans la mouvance des préparatifs de la discussion générale de la 113e session de la Conférence internationale du travail (CIT), qu’abritera la ville de Genève en Suisse en 2025. Il marque aussi le 10e anniversaire de la publication de la recommandation n° 204 sur la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle. Parmi les faits majeurs qui en découlent, citons l’adoption d’un consensus lié aux approches innovantes devant permettre d’accélérer et intensifier les actions de lutte contre l’informalité et faciliter la formalité.
A en croire la directrice régionale Afrique de l’OIT, Fanfan Rwanyindo Kayirangwa, ce forum offre un autre espace critique de dialogue permettant aux gouvernements, employeurs, travailleurs et partenaires au développement de pouvoir combiner leurs perspectives et capitaliser sur leur expérience collective. Etant donné que cette rencontre loin d’être un cadre d’introspection, était aussi un cadre de réflexion permettant de ré imaginer comment aborder l’informalité avec une vigueur et une créativité renouvelée.
Approches innovantes
Selon ses déclarations, « L’unicité de l’Afrique, avec ses économies diverses, ses modèles de développement et ses systèmes de production, nécessite des solutions créatives et différenciées ».Aussi a-t-elle ajouté que la promotion de la formalisation a pour but de créer des emplois, favoriser également l’égalité, la résilience et la dignité pour tous les africains. Raison pour laquelle elle a fait de proposition : « Nous devons donc explorer de nouvelles façons de surmonter nos obstacles et concevoir des solutions qui répondent aux spécificités locales grâce à de véritables transformations structurelles ».
Pour animer le forum, le représentant du ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, Tapé Gnonléba Aubin a présenté un fil conducteur :L’évaluation de l’impact des approches innovantes issues de l’exploitation du potentiel des technologies numériques pour soutenir la transition vers la formalité, le renforcement de la vulgarisation des bonnes pratiques à l’échelle des continents, l’implication de la communauté universitaire à la réflexion sur les problématiques liées à l’informalité et d’exploiter les résultats issus de leurs recherches pour renforcer les approches existant, et l’amélioration de la communication en s’adaptant à la sociologie des communautés.
Au nom de l’Etat, il s’est engagé à renforcer les mesures et initiatives en cours notamment la stratégie nationale intégrée de transition vers l’économie formelle mise en œuvre par le directeur général de l’emploi dans le but de faire de la formalisation un levier stratégique devant contribuer à la transformation structurelle de l’économie ivoirienne. Les travaux se sont articulés autour de nombreuses thématiques : « La réalité de l’informalité : Approches innovantes pour répondre aux besoins réels et rendre opérationnelle la R204 », « Améliorer la productivité et soutenir le travail décent grâce aux chaînes de valeur et aux chaînes d’approvisionnement » et le « Dialogue social et comment amplifier la voix des travailleurs de l’économie informelle ».
Les participants se sont séparés sur une note d’espoir après l’adoption des recommandations : « La prise en considération des nouvelles formes d’informalité, y compris l’économie numérique, et l’économie des petits boulots, ainsi que l’importance des résultats à venir de la discussion sur la normalisation de l’économie des plateformes et l’inclusion des mécanismes de responsabilisation ».
Joseph Kapo