Sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens (WAAW)
Le Cameroun engagé à protéger la santé grâce à l’utilisation responsable des antimicrobiens
Pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens par le biais de l’approche « One Health » (Une seule santé), les experts de différents domaines participent au Cameroun du 16 au 22 novembre 2024,à la célébration de la 5 éme édition continentale de la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens (WAAW).
La cérémonie d’ouverture officielle s’est déroulée en présence des décideurs politiques, des experts de la santé et des jeunes leaders dans un front uni pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens (RAM). Dr Taïga, Ministre de l’élevage, des pêches et industries animales (MINEPIA), en a profité pour rappeler que la RAM est une préoccupation mondiale, aussi bien en santé humaine, animale qu’environnementale. Car,«Elle représente aujourd’hui l’une des plus graves menaces pour le monde. […] Malgré son caractère silencieux, la RAM est particulièrement dévastatrice pour nos systèmes de santé, avec des répercussions également sur le développement économique».
Cette cérémonie d’ouverture, reflète l’engagement de l’Afrique à réduire la résistance aux antimicrobiens, un défi de santé publique croissant qui menace la santé humaine, animale et environnementale. Les travaux organisés autour du thème fédérateur, «Eduquer. Promouvoir. Agir maintenant.», soulignent la nécessité d’une collaboration intersectorielle pour préserver l’efficacité des antimicrobiens. La résistance aux antimicrobiens, due à une utilisation abusive et excessive des antibiotiques dans tous les secteurs, est une préoccupation majeure en Afrique, où les taux de résistance augmentent et menacent des décennies de progrès dans la lutte contre les maladies. Les travaux de Yaoundé rentrent dans le cadre d’une série d’activités percutantes visant à sensibiliser et à mobiliser pour combattre la résistance aux antimicrobiens (RAM) sur l’ensemble du continent africain.
En Afrique, la WAAW est le fruit d’une collaboration annuelle entre le Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies (Africa CDC), le Bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine (AU-IBAR), l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), l’Organisation mondiale de la santé animale (WOAH) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La participation de ces diverses organisations souligne la nécessité d’adopter une approche « Une seule santé », une stratégie intégrée reconnaissant l’interconnexion entre la santé humaine, animale et environnementale afin d’atténuer efficacement la RAM.
Intervenant au nom du Sous-Directeur général et Représentant régional pour l’Afrique, Haile Gabriel Abebe, Athman Mravili, Coordonnateur sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale, a relevé avec emphase que la croissance démographique en Afrique exerce une forte pression sur la demande alimentaire dans le secteur agricole, ce qui se traduit par une production élevée d’aliments d’origine animale et les cultures associées à l’utilisation d’antimicrobiens. Il a expliqué que : «Le mandat de la FAO couvre la gestion des antimicrobiens dans une variété de disciplines telles que la santé des animaux aquatiques et terrestres, le bien-être et la production, la sécurité des denrées alimentaires et des aliments pour animaux, la production et la protection des cultures, l’eau, la gestion des terres et, de manière générale, tout le système agroalimentaire».
Préoccupation mondiale
Les chiffres sont clairs : «Avec environ 60 à 75 pour cent des pathogènes humains émergents provenant des animaux, l’utilisation responsable des antimicrobiens en santé animale est essentielle», a déclaré Huyam Salih, Directeur du Bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine (UA-IBAR). Le Dr Ahmadou Niang de la Coordination régionale pour la résistance aux antimicrobiens (RAM) de la FAO, Afrique subsaharienne a précisé que, « L’organisation de la Semaine mondiale de sensibilisation aux antimicrobiens en Afrique souligne l’engagement du Cameroun à protéger la santé grâce à l’utilisation responsable des antimicrobiens .La résistance aux antimicrobiens nous concerne tous, de la santé humaine à la santé animale et à l’environnement. Cette semaine constitue une plateforme pour unir nos efforts au-delà des secteurs et des frontières ».
La Résistance aux Antimicrobiens (RAM) est une préoccupation mondiale aussi bien en santé humaine, animale, végétale qu’environnementale. La RAM n’est pas seulement un problème de santé publique (humaine et animale). Malgré son caractère silencieux, la RAM est particulièrement dévastatrice pour nos systèmes de santé, avec des répercussions également le développement économique. C’est dire que la réponse de l’Afrique à la RAM nécessite une approche « Une seule santé ».D’où la nécessité d’investir d’urgence dans la surveillance, la règlementation et la sensibilisation du public. De sources officielles, d’ici 2050, la RAM pourrait causer 4,1 millions de décès par an en Afrique si rien n’est fait. La RAM pourrait couter au continent 1 350 milliards de dollars de perte de PIB/an d’ici 2050.
« Il est donc impératif que nous unissions nos efforts et collaborions à tous les niveaux pour sensibiliser, éduquer tous les acteurs y compris nos communautés, et agir. Nous devons promouvoir une bonne compréhension des bonnes pratiques d’utilisation des antimicrobiens dans tous les secteurs et domaines d’activités concernés, ainsi que les bonnes pratiques liées à la biosécurité, la prévention et le contrôle des infections. Cela implique le renforcement de la surveillance dans les différents secteurs pour détecter et gérer efficacement les situations de RAM, le renforcement des capacités des acteurs et des laboratoires de diagnostic, l’organisation des campagnes de sensibilisation auprès du grand public, le soutien à la recherche pour le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques et des alternatives à l’usage des antimicrobiens, la mise en place de politiques claires et efficaces pour réglementer l’usage des antimicrobiens et des produits phytosanitaires »,a déclaré Dr Taiga.
Rappelons que la résistance aux antimicrobiens constituant une menace majeure pour la santé publique qui pourrait causer jusqu’à 4,1 millions de décès par an en Afrique d’ici à 2050 si rien n’est fait. L’évènement est conjointement organisé par le Gouvernement Camerounais, le Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies (CACM/Africa), le Bureau interafricain des ressources animales de l’Union Africaine (AU-IBAR), l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Joseph Kapo