Forum régional sur l’agroécologie dans le bassin du Congo
Le besoin pressant de définir des orientations stratégiques communes
Fin demain dans la capitale Camerounaise de la première édition du premier Forum régional sur l’agroécolologie dans le bassin du Congo (Fora) 2024. Il est conjointement organisé du 18 au 20 novembre à Yaoundé autour du thème : « Agroécologie : pour la durabilité des systèmes alimentaires et la préservation des forêts du Bassin du Congo ».
Cette rencontre très à l’initiative du Service d’appui aux initiatives locales de développement (Saild) avec le soutien du Réseau de promotion de l’agroécologie au Cameroun ( Repac), a connu à la cérémonie d’ouverture présidée ce 18 novembre par le MINADER la forte présence des personnalités dont le Ministre de l’Elevage, des Pêches, et des Industries animales (MINEPIA) le Dr Taiga , l’Administrateur du FODECC félicité pour la bonne conduite du Guichet Agroécologique . D’après le ministre de l’Agriculture et du Développement rural Gabriel Mbairobe, « ce forum se justifie par le besoin pressant de définir des orientations stratégiques communes pour nos pays du bassin du Congo .Le partage d’expériences entre nos différentes nations est essentiel pour l’adaptation des pratiques agroécologiques aux spécificités locales ».
Il survient dans un environnement perturbé par le changement climatique aux conséquences désastreuses (inondations, sécheresse, cyclones) qui ne cessent de menacer la survie des espèces vivantes et la sécurité alimentaire .Ce cliché peu reluisant est favorisé par les émissions de gaz à effet de serre générées par la pollution industrielle, et la déforestation. A en croire Hozier Nana Chimi le Sg du SAILD, les systèmes de production agricole très intensifs en intrants montrent progressivement leurs limites de résilience aux crises. Plusieurs alternatives au secteur de production conventionnel sont promues pour faire face à la crise environnementale notamment l’agroécocologie qui est l’ensemble des techniques visant à pratiquer une agriculture plus respectueuse de l’environnement et des spécificités. A travers la rencontre de Yaoundé, il est question d’accroitre le niveau d’appropriation par les parties prenantes de l’importance de l’agroécologie.
Y prennent part, des experts et représentants des coalitions nationales, régionales et internationales d’agroécologie, les ministères sectoriels, les partenaires financiers et techniques, les bailleurs de fonds ,les parlementaires, organisations de producteurs, organisations de la société civile, institutions de recherche ,universitaire originaires des pays du Bassin du Congo .A travers des examens, ils recherchent des solutions pour faire face aux défis qui les interpellent aux rangs desquels la construction des systèmes alternatifs alimentaires efficaces et seins, le renforcement et la protection de la biodiversité, l’amélioration de la résilience aux crises climatiques et la résolution des problèmes environnementaux tels la déforestation, la désertification et la pollution.
Ces grands fléaux perturbent la santé, la productivité, la sécurité alimentaire et les ressources en eau. Pour ne pas rester inertes, le Cameroun abrite cette réflexion autour du thème : « Agroécologie : pour la durabilité des systèmes alimentaires et la préservation des forêts du bassin du Congo ». 100 millions d’habitants peuplent le bassin du Congo situé à la partie Ouest de l’Afrique Equatoriale qui comprend le Cameroun, la RCA, RDC, République du Congo, Guinée Equatoriale et le Gabon. Selon les experts, sa foret est l’un des endroits au monde pour contribuer à atténuer les effets du changement climatique. Hélas, l’accroissement du taux de déforestation constitue un danger permanent pour l’environnement et l’agriculture.
Démarche du FODECC
Samuel Donatien Nengue l’Administrateur du FODECC (Fonds de Développement des filières cacao et café (FODECC) affirme qu’ « Objectivement, ce forum est une opportunité en ce sens qu’il ouvre une séquence indispensable, presqu’inévitable pour pouvoir ,aujourd’hui, disséminer auprès de l’opinion ,partager avec les acteurs ,producteurs ,vendeurs de produits et tous les autres acteurs de la filière agro-pastorale ,la nécessité d’une production plus intelligente ,agro-écologique et plus adaptée à l’avenir de l’humanité de manière générale, sans que ceci ne compromette ni la viabilité des systèmes agro-pastoraux, ni la subsistance des producteurs. L’idée véritablement ,c’est de montrer aux producteurs le potentiel que draine l’agroécologie qui n’est en aucune façon une interdiction de faire, mais surtout une volonté de mieux-faire, c’est-à-dire cultiver dans les espaces dédiés, protéger la forêt ,préserver les ressources en eau ,et veiller à ce que dans un espace de production, pour diversifier les sources de revenus du producteur. Nous pensons que ceci est vraiment l’avenir »
Aussi a-t-il poursuivi : « Pour le FODECC, c’est manifestement une réflexion entamée qui aujourd’hui, tourne autour de la mise en place d’un guichet spécifique pour la transition agroécologique. Ce guichet va s’ouvrir à toutes les volontés à titre expérimental et nous espérons qu’aussitôt l’expérimentation sera terminée, nous allons faire une large diffusion de la généralisation des pratiques agroécologiques auprès des cacaoculteurs et des caféiculteurs ».L’agroécologie n’est pas véritablement nouvelle, parce que les producteurs agissent pour certains dans ce domaine-là sans forcément le savoir. Il s’agit, aujourd’hui, de faire prendre conscience de ce qu’ils faisaient intuitivement, et qu’ils peuvent encore mieux s’organiser et surtout le généraliser autour d’eux. C’est cela le bénéfice de la démarche en cours. Tout comme les pratiques réelles que nous allons mettre en œuvre .Des fiches agroecologiques ont été élaborées sur quatre productions ».
Tout en exprimant sa gratitude à l’endroit du MINADER, Samuel Donatien Nengue s’en explique : « Il s’agit pour nous autres qui les expérimentons de mettre en application ce que nous avons conçu théoriquement avec les experts, pour pouvoir accompagner le producteur dans cette dynamique nouvelle .Nous nous félicitons de ce que Monsieur le Ministre ait reconnu la pertinence de la démarche du FODECC. L’idée pour nous, c’est que cette interpellation a un double sens. D’abord, reconnaitre certes que nous sommes sur le chemin, mais surtout nous pousser à poursuivre cette démarche-là afin de généraliser. Parce que c’est le mandat qui a été confié à son département ministériel à titre expérimental à travers l’arrêté de Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, sur le manuel de procédure de généralisation des subventions et appuis de l’Etat au bénéfice des producteurs .Il s’agit d’une démarche pédagogique qui entraine, suscite et convainc le producteur à adhérer à un mouvement hélas incontournable ».
Joseph Kapo