Égalité de genre
« Il faut aider chacun. Fille ou garçon, homme ou femme à accéder à ses droits, à accéder à des opportunités pour pouvoir s’épanouir et être utile à sa société .C’est ça l’égalité de genre, c’est pour tout le monde »,Houraye Mamadou Anne.
Cette politologue et économiste de l’éducation Sénégalaise basée à Dakar au Sénégal a été rencontrée à Nairobi au Kenya, à l’occasion de l’atelier organisé par le Centre International de l’Union Africaine pour l’Education des filles et des Femmes en Afrique (UA/CIEFFA) du 26-28 septembre 2024 autour du thème : « La Campagne#AfricaEducatesHer(#AEH ): Rôle des Médias dans la sensibilisation à une Education de Qualité et un Apprentissage tout au long de la Vie pour la Vie pour les Filles et les Femmes en Afrique ». Objectif, vulgariser davantage et accélérer l’adoption et la mise en œuvre de la Campagne #AfricaEducatesHer(#AEH) aux niveaux local et international. Elle vise aussi à partager les recommandations issues de la première Conférence Pan Africaine de l’UA sur l’Education des Filles et des Femmes qui s’est déroulée du 2 au 5 juillet dernier, à Addis-Abeba.
Madame, que faut-il faire pour avancer face à cette problématique préoccupante ?
Soyons tous ensemble pour aller de l’avant sur cette question de l’accès équitable à l’éducation et de la promotion de l’éducation des filles. A l’endroit des autorités, je dirais que les politiques restent les politiques. Si les populations n’exigent pas, les politiques ne verront pas forcément l’intérêt d’aller vers une telle question. C’est plus efficace de commencer par nous-mêmes en tant que citoyen, par créer un mouvement qui va demander aux politiques de s’intéresser à cette question-là. Et donc vous voyez, je vous place vous les médias à nouveau au centre du jeu parce que vous avez un pouvoir.
Auriez-vous un vœu le plus cher ?
Mon vœu le plus cher, c’est qu’un jour je sois au chômage parce qu’on aura réglé la question de l’accès équitable à l’éducation. Et à ce moment-là, j’irais chercher à travailler dans un autre secteur, car celui-ci sera réglé. Donc je me souhaite me retrouver un jour au chômage. Tant que le problème n’est pas réglé, je poursuis ce combat malgré les obstacles car, c’est un combat qui est nécessaire. On parle de la survie de notre continent, donc c’est une question qui mérite qu’on se batte.
Quelles sont les difficultés rencontrées sur le terrain?
Les difficultés globalement, c’est vraiment la méconnaissance de ce qu’est le genre, car, très souvent les gens pensent que le genre, c’est promouvoir les filles au détriment des garçons, promouvoir les femmes au détriment des hommes.
Ce sont des notions complexes de quoi s’agit-il concrètement ?
Le genre, c’est un droit humain, c’est-à-dire le droit à l’Egalité. Dans un contexte où ce sont les garçons qui sont défavorisés, la personne qui travaille dans l’égalité de genre va mettre en place les stratégies et des politiques pour sortir les garçons de cette situation -là .Dans un contexte où ce sont les filles qui sont plutôt défavorisées, la personne qui travaille pour l’égalité de genre va mettre en place des politiques et les stratégies pour les sortir de la situation.Ca veut dire qu’il faut aider chacun, fille ou garçon, homme ou femme à accéder à ses droits, à accéder à des opportunités pour pouvoir s’épanouir et être utile à sa société. C’est ça l’égalité de genre, c’est pour tout le monde.
Itw réalisée par Joseph Kapo à Nairobi-Kenya