L a première crise mondiale des prix du pétrole débute en 1973, période marquée par la guerre du Kippour, contre les pays du Golfe. Avec pour réaction immédiate, le pic de production de pétrole aux USA et l’abandon des accords de Bretton-Woods, ayant pour effet une forte dévalorisation du dollar et donc, des cours du pétrole. L’expression « choc pétrolier » renvoie aux conséquences sur l’économie mondiale d’une modification brutale de l’offre de pétrole, combinant hausse du prix et augmentation de la consommation et/ou baisse de la production.
En 1979, l’Iran, l’un des pays producteurs de pétrole dans le monde, subit une crise politique à nulle autre pareille. L’offre est habituellement de 68,5 mb/j, et une chute vertigineuse a pour conséquence le doublement du prix du baril. En 1986, les prix chutent, le prix du baril de pétrole redescend sous la barre des 10 dollars, et la situation se normalise en 1987 après l’aboutissement d’un accord, le baril revient à 17 dollars. La production mondiale baisse de 2,3 mb/j suite aux interventions américaines en Irak en 1990 et 2003. Le troisième choc pétrolier survient en 2008 ; le prix du baril de pétrole atteint 147 dollars, un record historique. Bruno Le Maire, ministre français de l’Economie et des Finances avoue que le choc énergétique de 2022, occasionnée par la guerre en Ukraine est comparable au choc pétrolier de 1973. Pour y remédier il suggère l’indépendance énergétique de la France et de l’Union européenne.
Dans un contexte international difficile, le gouvernement camerounais, à travers la Caisse de stabilisation des produits pétroliers (CSPH), va agir à travers le programme de création des stations-service pilotes, dans les zones non desservies en raison du manque de rentabilité observée par les opérateurs économiques. L’on peut rappeler les récentes inaugurations des stations-pilote de Ngélémendouka, de Nguti, et bientôt d’Ekondo Titi. L’on dénombre à l’actif de la CSPH après validation du ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana président du conseil d’administration, la construction d’une vingtaine de stations-service pilotes, ajoutées aux centres emplisseurs GPL. Pour faciliter l’accessibilité aux populations, le gouvernement continue à supporter à hauteur de 80%, avec la subvention qui s’élève à 700 milliards de FCFA par an. En date du 31 janvier 2023, une décision du Premier ministre, chef du gouvernement augmente les prix de certains produits pétroliers : super 730 FCFA, gasoil 720 FCFA, soit une hausse de 100 FCFA et non 500 F comme ailleurs. Les prix du pétrole lampant et du gaz domestique restent inchangés, au moment où la rémunération des agents publics enregistre une hausse de 5,2%, et le SMIG qui est projeté à 41875 FCFA.
Face à ces fluctuations du prix des hydrocarbures à travers le continent, l’on ose croire que cette épineuse question fera partie des articulations des travaux du 36ème Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, prévus à Addis-Abeba en Ethiopie, du 15 au 19 février 2023. Ce Sommet sera axé sur le sujet de la mise en application de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAF).