C’est un triste constat que le Directeur Général de l’Économie et de la Programmation des Investissements Publics, au ministère de l’Économie, de la Planification et de l’aménagement du Territoire, Isaac Tamba. Malgré la signature du décret du 21 juin 2018, fixant les règles régissant le processus de maturation des projets d’investissement public, par le Premier ministre, Chef du gouvernement, certaines insuffisances restent à déplorer, notamment : les lenteurs dans le processus d’appropriation et d’application des dispositions des textes sur la maturation par certains acteurs ; la qualité approximative des éléments de maturité produits par certains acteurs ; la disposition insuffisance des ressources dédiées à la maturation des projets ; la faible capitalisation des rapports issus des Rencontres Régionales (RR). Car, les administrations centrales ne prennent pas toujours en compte les projets maturés lors des Rencontres Régionales ; la quasi absence des sessions de renforcement des capacités des acteurs impliqués dans le processus de maturation des projets ; faible maitrise du rôle des ingénieurs de l’État par les Maitres d’Ouvrage ; l’inscription des projets non matures dans le BIP et la non cohérence entre les ressources transférées et les besoins réels des Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD).
C’est sans doute ce constat qui est à l’origine de l’atelier de renforcement des capacités des responsables publics en charge de la maturation des projets d’investissement, afin de maîtriser les coûts et anticiper sur l’exploitation, la maintenance et la pérennisation des ouvrages, organisé à leur intention, le mardi 28 février 2023 à Yaoundé, par le MINEPAT. De manière spécifique, il s’est agi de lancer solennellement les activités de maturation des projets telles que prescrites dans le décret fixant le calendrier budgétaire de l’État ; de présenter le bilan de la réforme engagée depuis 2018 sur la maturation et les perspectives de préparation et de validation des projets ; et de sensibiliser les participants sur le processus de maturation des projets en mode PPP.
En ouvrant les travaux, le DG de l’Économie et de la Programmation des Investissements Publics a néanmoins salué les progrès accomplis en matière de préparation des projets d’investissement au Cameroun, avec au niveau central, la mise en place des Commissions internes de maturation des projets dans les départements ministériels, les entreprises et établissements publics ; le fonctionnement du Comité technique interministériel des experts en charge de la maturation des projets et la délivrance des visas de maturité. Au niveau local, la mise en place des rencontres régionales en charge de l’évaluation de la maturation des projets des CTD et des services déconcentrés de l’État. Ces initiatives, à en croire Isaac Tamba, ont contribué à l’amélioration sensible du taux d’exécution physique du budget d’investissement public, en portant celui-ci de 76,36% en 2018 à 92,36% en 2020.
B. E.