Le Centre d’analyses et de recherches sur les politiques économiques et sociales du Cameroun passe en revue l’importance des politiques budgétaires dans la perspective de la SND30. Il s’agit de réaliser les aspirations de production des biens et services locaux, la conception et la programmation budgétaire en terre camerounaise. En faisant le décryptage de la circulaire relative à la préparation du budget de l’Etat, le think-tank Camercap a procédé à une analyse de la politique budgétaire. Il en découle des lacunes et des pratiques peu orthodoxes. C’est la raison pour laquelle afin de permettre au Cameroun d’atteindre l’émergence à l’horizon 2035, ces spécialistes suggèrent de mettre un terme aux pratiques inadaptées.
Le budget, selon ce think-tank, est appelé désormais à remplirla mission avant-gardiste d’investissement dans le secteur productif etrompre avec les missions traditionnelles de nos jours dépassées. Pour lui permettre de s’en sortir, de nouveaux axes leur ont été proposés pour sortir des défaillances préjudiciables aux ambitions de développement. Le changement est possible grâce à l’implication de trois leviers : l’adaptation du modèle budgétaire pour soutenirle système productif national, la rationalisation des choix budgétaires, et la définition des orientations claires sur la dépendance de consommation de l’Etat. L’ossature budgétaire et le corpus règlementaire devant permettre à l’administration de sortir de la dépendance de l’importation est encadré par des textes règlementaires qui malheureusement semblent être foulés aux pieds. Ce qui semble expliquer la position statique de l’Agence de promotion des zones économiques créée depuis 2013.
« Les choses n’ont pas suffisamment bougé pour un pays qui veut fonder son décollage économique sur cette option de promotion des exportations. La circulaire budgétaire devrait en faire une priorité ! Dans le cas contraire, cela ressemblerait à du remplissage verbal », d’après le Think Tank qui estime que pour sortir de la dépendance maladive des importations, un pays sans levier monétaire et commercial doit pouvoir sentir la traduction de ces orientations dans la note stratégique, conceptuelle du budget de l’Etat : la circulaire à proposer à la signature par le président de la République. Cette structure pense que la conception et la programmation budgétaire dans sa configuration actuelle, ne garantit pas un équilibre spécifique. Pour y remédier, Camercap propose l’application de l’abaque budgétaire. Ce qui veut dire un mécanisme d’ajustement veillant au respect de l’équilibre spécifique entre l’adéquation des recettes et dépenses en devises…
Il est aussi indiqué dans le cadre de l’import-substitution de la SND30, de limiter la sortie des devises pour l’importation de certains produits : textiles et produits alimentaires, faire montre de rationalisation dans le choix budgétaire dès la phase conceptuelle du budget. Il pense qu’« actuellement, le budget de l’Etat relève du volontarisme et non de la rationalité économique. Aussi, propose-t-il aux acteurs en charge de la conception et de l’élaboration du budget de l’Etat pourles 10 prochaines années un chemin à suivre. Il passe par les choix minimums de ce que l’Etat peutréaliser à partir de ses moyens, sans passer par le FMI et autres.