Campagne Cacaoyère 2022/2023
S’inscrire dans la spirale vertueuse d’un cacao d’excellence fortement rémunérateur.
Cette prescription gouvernementale a été faite par le Ministre Luc Magloire Mbarga Atangana du Commerce .Il s’exprimait à la place des Fêtes de Yokadouma à l’occasion de la cérémonie solennelle d’ouverture de la nouvelle Campagne Cacaoyère en présence du Ministre de l’Agriculture et du Développement rural Gabriel Mbairobe .
Le dicton selon lequel « il n’y a pas de Cameroun sans le département de la Boumba et Ngoko » trouve de plus en plus de signification. Il a été rappelé ce 18 août 2022 .Après Ebolowa en 2008,Monatélé en 2010 ,Mfou en 2011 ,Mbanga en 2012 ,Ambam en 2013 ,Bot –Makak en 2014,Ayos en 2016,,Ntui en 2017,Ngomdzap en 2018,Sangmelima en 2019,Yaoundé en 2020 et Kekem en 2021,la Boumba et Ngoko dans la région de l’Est, a servi de cadre pour la présentation de la « feuille de route de Yokadouma » encore appelée ville –éléphant, en référence à l’éléphant de qui la ville tient son nom. D’après le Chef du Département ministériel en charge des questions commerciales, ce bassin de production s’illustre depuis des campagnes par une bonne organisation des opérations de commercialisation du cacao. Un fait qui s’est illustré hier par la forte mobilisation des cacaoculteurs autours des acteurs de la filière.
C ‘était le prétexte pour le patron du Commerce d’énumérer les défis : la qualité et la durabilité qui constituent désormais des conditions sine quanon à l’accès au marché international, ou encore de prétendre à un prix rémunérateur. Grace aux efforts menés, l’origine Cameroun gagne de plus en plus en notoriété et suscitent l’engouement des partenaires étrangers (la Confédération des Chocolatiers et Confiseurs de France ou encore la société PURATOS). Raison de plus pour le Ministre du Commerce de préciser que « la qualité paie ».Pour preuve, le prix du kg de cacao Camerounais issu des Centres d’Excellence de Traitement Post-Récolte, au cours de la Campagne 2021-2022, a atteint 1.640 FCFA bord-champ et 1800 FCFA /KG .Aussi le Mincommerce va –t-il inviter « les producteurs à s’inscrire dans cette spirale vertueuse d’un cacao d’excellence, fortement rémunérateur ».
Payement de la seconde vague de la « Prime Paul Biya »
C’est ce qui explique l’engagement du Gouvernement à construire des Centres d’Excellence de Traitement Post-récolte sur l’ensemble des bassins de production, ajoutées aux mesures incitatives à la production d’un cacao de qualité (instauration d’une prime de 70 FCFA /KG au profit des producteurs ayant mis en marché un cacao de Grade 1.Après le premier versement de cette « Prime Paul Biya » d’un montant de 808.005.954 FCFA à 5.309 bénéficiaires au titre de la Campagne 2017/2018,l’on annonce pour bientôt le tour des nouveaux bassins de production dont Yokadouma .C’est pour la seconde vague des paiements ,couvrant les campagnes 2018/2019 et 2019/2020 ,pour un montant cumulé de 2.000.000.000 (deux milliards de FCFA ) de FCFA. Cette mesure a été prise à la fin de la Campagne 2016/2017 .Le deuxième défi qui interpelle les producteurs est celui de la durabilité,(lutte contre la déforestation, contre le travail des enfants, la promotion de l’autonomisation des femmes dans le cacao et le respect de l’environnement).Au CICC « je demande de multiplier les descentes opérationnelles sur le terrain ,afin d’expliquer aux producteurs, les contours et les enjeux de ce de ce nouveau paradigme….l’ONCC s’attachera à la mise en place du système de traçabilité, qui consiste à suivre le produit pas à pas, étape après étape, depuis le champ jusqu’au port d’embarquement » a prescrit le Ministre du Commerce.
Dans la perspective de la valorisation de leur labeur et du positionnement du cacao du Cameroun vers les cimes de la perfection et de l’excellence, la « feuille de route de Yokadouma » assignée à l’interprofession pour la nouvelle campagne est à en croire le Mincommerce, placée « sous le double signe de la relève des défis et de la consolidation des acquis ».Le bassin de Youkadouma se caractérise par une production de 300-400 kg de cacao marchand par ha ,la présence de 85000 exploitants, un climat favorable , sa proximité géographique à la RCA,et au Congo, et le lancement des travaux de construction des infrastructures routières. Pour lui apporter un souffle nouveau, le Minader Gabriel Mbairobe promet de soutenir quelques pépiniéristes afin d’accroitre la production…Le Guichet producteur est lancé, tout le monde peut s’enregistrer, le Minader,le CICC,la SODECAO etc poursuivront la réhabilitation des champ » va-t-il annoncer » .
Le Maire de Yokadouma Abono Ernest Timothée dit avoir tendu la main aux ministres. « Nous avons besoin d’accompagnement au niveau du séchage et la commercialisation. On a toujours vu ces deux ministres à la télévision, leur présence à Yokadouma nous va tout droit au cœur .Cela traduit l’importance que le Président de la République Paul Biya le accorde à notre département et nous lui adressons nos sincères remerciements. L’environnement est gangréné par la prolifération des coxeurs, les achats au porte à porte, la circulation des fausses balances, le non -fonctionnement des Comités locaux de commercialisation .Nous sollicitons la construction et l’équipement des bâtiments des délégations départementales du Commerce et du Minader, l’ouverture des pistes agricoles, la construction d’un marché moderne à Yokadouma… »
Malgré la crise russo -ukrainienne, le covid-19 et l’inflation il se dégage un sentiment de satisfaction selon Michael Ndoping le Directeur Général de l’Office national du cacao et du café(ONCC) « l’optimisme se dégage le déficit de 181 T /fève annoncé n’a pas eu lieu occasionné par la sècheresse en Afrique de l’Ouest, la Campagne a plutôt été favorable ,295 T contre 292 l’an dernier, les prix ont varié de 750 et 1290 FKG. L’amélioration de la qualité bord -champ, la production nationale commercialisée est de 295163506 kg contre 292471465 KG l’an dernier, le volume transformé localement est de 86850 663 KG contre 62425288 KG l’an dernier ».Un autre signe annonciateur d’embellie est l’implication des femmes et des jeunes dans la filière grâce au Programme New Generation du Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC) .A en croire le directeur des Operations Sylvestre Essono Messanga ,
« Il y a un an, on a lancé le Programme Femmes rurales. Les femmes étaient 30 .Aujourd’hui, ça fait 176 femmes qui disposent déjà d’un ha de cacao, 40 Yokadouma, 34 à Lomié ce qui fait 74 à l’Est ,92 dans la Sanaga maritime, d’ici 3 ans elles auront des cacaoyères, même si elle ne récolte que 8 00 Kg, ce qu’elles n’ont pas aujourd’hui. On a beaucoup de jeunes qui entrent déjà en production et qui nous font voir les réalisations, lorsque nous allons sur le terrain et nous voyons quelqu’un qui dit j’ai commencé à construire une maison, j’ai pu me marier, un jeune qui il y a 4 ans vadrouillaient ça nous donne la satisfaction. Le CICC continue à soutenir la filière : professionnalisation des opérateurs, leur identification (57 mille producteurs identifiés ,10 parcelles de cacao et de café ont été référencés dans le Mbam et Inoubou) ».
Joseph Kapo /images de Claude Bernard Hanlog de retour de Yokadouma frontière Cameroun /RCA