Bourse africaine de cacao
« Le prix de ce produit actuellement est déterminé par les Bourses de Londres et de New York. Ils sont hors de portée des pays producteurs, ils sont fixés sur la base des spéculations, sur la base des contrats, c’est des papiers qu’on vend, en réalité on vend du vent .L’objectif recherché par l’Etat en instaurant les droits de sortie, c’est la promotion de la transformation locale du cacao.»
Narcisse Olinga Vice-président du Conseil de session de l’Organisation internationale du cacao
1-Qu’est ce qui ressort des travaux de session de l’ICCO tenue le 5 décembre 2022 que vous avez présidés à Montpelier en France ?
Les questions à l’ordre du jour étaient continentales centrées notamment sur des questions économiques : la mise en place d’un groupe travail sur la gestion de l’offre. Il faut un certain équilibre entre l’offre et la demande, afin qu’elles ne puissent pas susciter l’effondrement des marchés. L’autre sujet important a trait à la sécurité alimentaire des aliments. Le cacao est un produit alimentaire, les pays veulent s’assurer que ce n’est pas un produit nocif, il veulent s’assurer que ces mesurent peuvent constituer un obstacles au Commerce .C’est pour cela qu’à L’Icco , on n’ a pensé qu’il fallait mettre en place un groupe de travail pour répondre à ces exigences ?
Le 3 ème sujet débattu par les membres au cours de cette session, il était question de voir s’il fallait reconduire l’actuel directeur exécutif de l’ICCO qui s’est achevée le 31 décembre dernier pour un mandat de 5 ans. Les débats ont été très ouverts. Pour certains, il fallait ouvrir le poste, d’autres pensaient qu’il a fait du bon travail et qu’il fallait le reconduire, finalement le Conseil a décidé de reconduire le directif Michel Arrion pour un mandat de 5 ans non renouvelables.
2-La mise en place de la Bourse africaine du cacao est envisagé à quoi servira-t-elle ?
Cette Bourse a été l’un des sujets abordés. Il s’agit de poursuivre le travail dans le cadre de plan stratégique de l’ICC0 qui a fixé la question de prix au centre .Le prix de ce produit actuellement est déterminé par les Bourses de Londres et de New York. Ils sont hors de portée des pays producteurs, ils sont fixés sur la base des spéculations, sur la base des contrats, c’est des papiers qu’on vend, en réalité on vend du vent .Le cacao est le seul produit au monde où c’est celui qui vient acheter qui dit j’achète à temps, on ne prend pas en compte les charges de production des exploitants agricoles. La Bourse africaine de cacao a pour but de rapprocher ces centres de décisions auprès des producteurs, le prix sera basé sur les stocks physiques, la réalité et non sur les spéculations, les imaginations. Cela permettra que les prix soient meilleurs .Nous attendons de l’étude de faisabilité qu’elle nous sorte les conditions de réussite de cette Bourse, et quels seront les écueils.
3-Parlons de l’inquiétude des cacaoculteurs Camerounais .Après des rumeurs liées à une éventuelle l’augmentation des taxes à l’exportation ?
Si nous en tenons compte des prévisions 2023, il est prévu un prélèvement sur les exportations de cacao, cela doit être estimé autour de 150FCFA par kg. Ce qui viendra forcément en diminution du prix versé aux producteurs. Il reçoit un prix résiduel .Les acteurs ont retiré leurs charges c’est ce qui fait problème, nous comprenons cette crainte de nos producteurs, c’est lui qui percevait le meilleur prix 1200 FCFA en Afrique grâce à une politique de modération fiscale définie par le président de la République, implémentée par le gouvernement. Cette taxe vient comme une nuance à cette politique de modération fiscale .L’objectif recherché par l’Etat en instaurant ces droits de sortie, c’est la promotion de la transformation locale du cacao. On va suivre l’implémentation de cette mesure, essayer d’analyser les impacts positifs et négatifs .La loi exige la protection des producteurs ce maillon le plus faible .Il n’est pas question d’entamer leur pouvoir d’achat déjà faible. Le texte n’est pas encore promulgué, nous attendons, c’est une question que la filière suit de très près. Si le producteur est découragé, c’est l’abandon le désamour, la déclinaison comme ce qu’on connait avec le café ,160 mille tonnes dans les années 90 à 11000 tonnes aujourd’hui, c’est la décrépitude. Nous allons nous assurer que les transformateurs locaux transforment, qu’ils partagent leurs marges, nous allons suivre cela et nous rassurer que les mesures prises par l’Etat ont effectivement l’impact escompté.
Itw réalisée par joseph Kapo