Organisation internationale du Cacao
Le Gouvernement et l’ICCO relancent les débats autour de la question des prix
C’est le sujet ayant meublé les échanges cet après-midi entre le Ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana et Michel Arrion Directeur exécutif de l’Organisation internationale du Cacao (ICCO).
A la faveur de sa visite en terre camerounaise ce 07 novembre 2022, le Directeur exécutif de l’ICCO a échangé avec le Ministre du Commerce sur la question des prix du cacao. « Avant mon arrivée la question des prix était un sujet tabou, l’accent était mis sur la déforestation, le travail des enfants, désormais il figurera sur l’agenda des Conférences internationales, rien n’est fait pour prendre une véritable décision ou une véritable action en matière des prix », déplore l’hôte du patron du Commerce. Selon ses propos, l’objet de sa visite est de discuter sur la question des prix, de voir comment organiser avec le Gouvernement Camerounais la discussion quelques jours avant la tenue à Montpellier en France, des travaux du Conseil de l’ICCO présidés par son nouveau Vice-Président Narcisse Olinga de nationalité camerounaise.
« La bourse fixe les prix sans consulter les pays producteurs ou les pays consommateurs », va ajouter Michael Ndoping directeur général de l’Office National du cacao et du café(ONCC) abondant dans le même sens en présence de l’Administrateur du Fonds de développement des filières cacao et café (FODECC) Samuel Donatien Nengue. Pour le Ministre du Commerce, si l’on n’est à 1200 FCFA, le producteur est gagnant. En perspective, Omer Gaetien Malledy Secrétaire exécutif du Conseil interprofessionnel du cacao et du café(CICC) annonce pour bientôt la mise en place d’une plateforme au Cameroun qui devra permettre de rétablir le déséquilibre informationnel et d’être en mesure d’anticiper.
JK –Images de Claude Bernard Hanlog
« Le Cameroun se place dans le peloton de tête des pays qui payent le mieux le cacao à leurs producteurs. Les prix obtenus par les producteurs camerounais sont les plus élevés en ce qui concerne les pays d’Afrique »
Michel Arion directeur exécutif de l’Organisation internationale du cacao (ICCO) « Quel est l’objet de votre visite ?
J’avais pris l’habitude depuis ma nomination en 2019 de venir régulièrement au Cameroun tous les 6 mois avant les réunions de Conseil de l’icco qui est l’organe suprême de l’icco , malheureusement depuis sept 2020 suite au covid je n’avais eu pas eu l’occasion de me rendre ici ,c’est très urgent ,c’est très utile de relancer ces visites périodiques dans ce pays qui est un membre important de notre organisation ,c’est le 3e pays africain producteur de cacao ,il a une voix importante dans les débats de l’icco ,que ce soit au niveau de la durabilité économique, environnementale ou sociale ,ou d’autres éléments qui peuvent contribuer à l’atteinte de l’objectif principal de notre organisation qui est d’améliorer les prix payés aux producteurs, de faire en sorte que les producteurs de cacao reçoivent un prix décents qui leur permettent d’atteindre un certain niveau de revenus, c’est vraiment le point le plus important de nos débats je crois que l’ensemble de nos membres ont des enseignements à tirer de ce qui se passe au Cameroun .
Que pense l’ icco de la rétribution des producteurs camerounais ?
L’objectif principal de notre Organisation tel que défini dans notre plan stratégique est de faire que les producteurs aient un revenu décent grâce à des prix corrects .Notre Organisation ne fixe pas les prix ,nous ne sommes pas une organisation de régulation du marché ,de fixation des prix ,nous sommes une Organisation qui vise à apporter sa contribution à l’atteinte des objectifs du développement durable dans ce cadre-là un point important c’est l’objectif numéro un qui est l’éradication de la pauvreté. Notre Organisation a formulé un plan stratégique visant à définir les principaux éléments d’une bonne politique nationale de développement du cacao.
Ces éléments c’est quoi ?
Ces éléments : c’est d’abord des prix qui soient dégagés soit par le marché, soitpar l’organe de régulation ,des prix qui permettent aux paysans d’obtenir un revenu décents, pour le cas spécifiques du Cameroun ,nous n’avons pas l’habitude de faire les commentaires sur les politiques nationales de nos membres globalement. Les prix mondiaux du cacao sont trop bas, mais si nous regardons au cas par cas, je dirais que les choses de façon globale ; le Cameroun se place dans le peloton de tête des pays qui payent le mieux le cacao à leurs producteurs. Les prix obtenus par les producteurs camerounais sont les plus élevés en ce qui concerne les pays d’Afrique quand on sait qu’ils produisent 80% du cacao mondial, mon appréciation est très positive quand on voit les prix qui sont obtenus.
Propos recueillis par Joseph Kapo