Campagne cacaoyère 2024-2025
Sous le signe de l’exigence qualitative, corroborée par une exigence des prix aux producteurs
C’est le fil conducteur de la nouvelle saison cacaoyère dont la cérémonie de lancement était présidée ce jeudi 08 août 2024 à l’esplanade du magasin PA3C, Mvengue par le ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana. C’était en présence de nombreuses personnalités dont les ministres de l’Agriculture et du Développement rural Gabriel Mbairobe, de Jules Doret Ndongo des Forêts et de la Faune par ailleurs président de l’ Association de Développement de l’Océan, du directeur exécutif de l’Organisation Internationale du Cacao (ICCO) Michel Arrion, de Samuel Donatien Nengue administrateur du Fonds de Développement des filières Cacao et Café (FODECC) ,de Michael Ndoping directeur général de l’Office National du Cacao et du Café l’ONCC) ,du secrétaire exécutif du Conseil Interprofessionnel du Cacao et du Café (CICC) Omer Gatien Maledy ,des représentants de l’Observatoire national des changements climatiques, des producteurs ,transformateurs et exportateurs etc.
Après Ebolowa ,dans la Mvila, en 2008,puis Ambam, dans la vallée du Ntem, en 2013 ,et Sangmélima, dans le Dja et Lobo, en 2019,la région du sud à travers Mvengue un arrondissement de plus 17 mille habitants avec pour activité principale la cacaocultutre, vient une fois de plus ,d’être honorée d’accueillir cette caravane nationale. C’était le prétexte pour le ministre jules Doret Ndongo président de l’Association pour le Développement de l’Océan de témoigner sa gratitude à l’endroit du Gouvernement : « Merci Monsieur le Ministre du Commerce. Tout le pays se réjouit des acquis engrangés par le Cameroun .Il s’est imposé face aux autres pays producteurs .Ces derniers mois, les prix sont très élevés sur le marchés internationaux .L’état actuel permet de satisfaire les besoins des populations sans pénaliser les efforts des transformateurs. Notre message est d’inciter les producteurs à mieux se concerter. J’encourage les producteurs à se lancer dans ce programme d’amélioration de la qualité du cacao…Les jeunes et les femmes seront mieux intégrés. Il est important pour eux de rejoindre les populations productrices ».
Les producteurs sont les parents pauvres
Gabriel Mbairobe le MINADER, a précisé que : « Le Guichet producteur permet d’avoir accès aux engrais et aux petits matériel agricole, de financer les projets.85 mille tonnes d’engrais seront distribuées cette année. Pour faire face aux défis liés aux changements climatiques, des nouvelles variétés sont disponibles. -Nous avons instruit la SODECAO de produire des milliers de cabosses, d’irriguer des hectares, nous avons engagé la formation de 400 semenciers pépiniéristes cette année .Avec le CICC, un nombre de programmes d’amélioration de la qualité est mis en place. L’opération d’identification et de géo référencement avec le FODECC est en cours. Le FODECC a financé des plans d’affaires. Monsieur le ministre du Commerce, continuez toujours à bien vendre. Nous allons continuer à produire un cacao d’excellence et de qualité ».
En dépit de l’embellie observée, les producteurs continuent d’être les parents pauvres de la chaine, eux qui ne perçoivent qu’environ 7 à 8 % de la valeur générée par leur labeur, le reste. Près de 92/93 % étant perçus par les acteurs avals de la filière, qu’il s’agisse des transporteurs, des transitaires, de l’industrie ou des distributeurs. « L’équité commande que cette inégalité soit corrigée non de façon conjoncturelle, mais de manière systématique et dans la durée, au nom de la stabilité du marché et de la pérennité du système, qui appelle à plus d’inclusive et de transparence », a déclaré le Mincommerce. Selon Luc Magloire Mbarga Atangana, l’heure n’est pas à l’autosatisfaction : « Une baisse des prix en dessous des niveaux actuels, que je situe autour de 5.000/6000 FCFA/kg, serait vécue par les producteurs comme un drame et une remise en cause unilatérale des acquis, au même titre que l’industrie donne le sentiment de vivre mal une poussée de prix au-delà d’un certain seuil .Nous entendons donner à cette campagne qui s’ouvre sous le signe de l’exigence, de l’exigence synallagmatique, c’est-à-dire contraignante pour les deux parties, production et industrie, de l’exigence exemplaire .Nous sommes prêts à jouer notre partition. Nous attendons de nos partenaires qu’il en soit de même pour ce qui les concerne ».
En termes de bilan de la campagne 2023-2024, selon les statistiques de l’Office National du Cacao et du Café (ONCC), la production nationale commercialisée était de 266 725 018 kg contre 263 613 133 kg, la campagne dernière, soit une hausse de 1,17 % .Le volume transformé localement était de 857 890 63 kg contre 892 04 772 kg la campagne passée. Le volume des fèves à l’entrée des usines industrielles était de 856 719 54 kg .Le prix moyen au producteur a oscillé entre 68,63 % et 88 ,23 % du prix FOB. Les moyennes mensuelles des prix FOB entre août 2023 et juillet 2024, ont oscillé entre 2023 F CFA /kg et 5648 F CFA /kg. Les prix bord-champs : prix minimum 1150 F CFA/kg et prix maximum 6300 F CFA /kg observés dans la région du Centre.
Joseph Kapo,envoyé spécial à Mvengue