Digitalisation du système financier
Des résolutions qui annoncent une révolution au profit des consommateurs
Les travaux de la première édition des journées scientifiques sur l’Économie Numérique se sont achevés ce vendredi 7 juin 2024 à Yaoundé par l’adoption d’importantes résolutions.
Organisés par le Comité National Économique et Financier du Cameroun CNEF avec le soutien de l’ambassade des USA au Cameroun sur le thème « Transformation du système financier par les innovations digitales : enjeux et perspectives pour le Cameroun », c’était une tribune pour Louis Paul Motaze ministre des Finances, président du CNEF, de souligner que « L’ambition des journées scientifiques sur l’économie numérique du CNEF est d’identifier les axes d’amélioration de l’apport de ladite économie au développement du Cameroun, et notamment de son secteur financier, dans le sillage de la transition numérique déjà engagée par le Gouvernement à travers le MINPOSTEL. Il était question d’analyser en profondeur les impacts des innovations digitales sur le système financier camerounais en insistant sur l’Intelligence Artificielle (IA) et l’Open Banking (OB),pour présenter leur capacité transformatrice de l’écosystème financier, identifier les risques et anticiper sur un cadre réglementaire approprié ».
Les principaux défis qui s’imposent sont le faible niveau d’inclusion financière, l’insuffisance qualitative et quantitative des infrastructures. Pourtant, l’économie digitale selon la Banque Mondiale contribue à hauteur de 20% du Pib mondial .Cependant, les pays en développement ne bénéficient pas pleinement des multiples opportunités qu’offre celle-ci à cause de l’insuffisance des infrastructures. D’où l’importance de ces travaux organisés du 6 au 7 juin 2024 à Yaoundé regroupant des experts d’horizons variés pour mener des réflexions approfondies qui ont abouti à l’adoption d’importantes recommandations. L’un des partenaires de l’évènement qu’est le fonds d’Équipements des Nations unies tout en réitérant sa volonté à accompagner le CENEF dans ses activités, a souligné que la transformation du système financier via le digital représente une opportunité. Car, c’est autour du digital que se déploiera l’humanité du futur.
Le Cameroun l’ayant compris a mis sur pied la Stratégie Nationale de Développement de l’Economie Numérique. Minette Minpostel Libom Li LIKENG le MINPOSTEL soutient que c’est aujourd’hui un facteur d’accélération de l’économie, de la compétitivité et de la croissance des entreprises. Les différents maillons de la société l’ont compris en se mobilisant autour des 5 ateliers pour mener des réflexions. Parmi ceux-ci, le Conseil National de la Consommation (CONACO) ,des experts, des chercheurs, des professionnels des secteurs financiers et juridiques , a abouti à l’adoption d’importantes résolutions .Parmi celles-ci figurent la poursuite du développement infrastructurel afin de renforcer la disponibilité en énergie électrique, la construction d’ouvrages devant constituer une fondation et une meilleure réglementation des nouvelles technologies, la migration de tous les prestataires de service de paiement vers le 4 point zéro ,la construction des data center nationaux pour l’hébergement des données ,la création des stands box ou des Start up afin d’effectuer les partages d’expériences et d’encadrer les technologies ,le développement et l’optimisation des compétences locales en matière d’intelligence artificielle et la sensibilisation des utilisateurs, la consolidation de l’environnement normatif en intégrant les considérations normatives à la digitalisation en marche dans le secteur financier .
Sécurisation des transactions
Et ce n’est pas tout. A cette série s’ajoutent l’érection urgente d’un cadre normatif en matière de protection des données personnelles des utilisateurs, la coordination des politiques de règlementation et d’action en matière de protection des consommateurs des produits et services, la promotion d’un cadre réglementaire qui ne précède pas la pratique qui s’assure de la transparence de tout le circuit des fonds au sein du système financier , l’adoption d’une approche intégrée de protection des consommateur qui implique le régulateur de services, le prestataire et les associations, la structuration concertée des politiques de régulation afin d’aboutir à un régulateur unique, l’application stricte des sanctions prévues par la règlementation en vigueur en matière de pratiques financières trompeuses des établissements assujettis , la réorganisation complète de l’écosystème du open Banking ,la création d’un Organisme en charge de la standardisation des données collectées, la poursuite de l’œuvre d’éducation des masses aux questions financière et technologiques, la création par le MINPOSTEL des centres régionaux du numérique, l’intensification des actions de sensibilisation des populations sur la digitalisation progressive ,la mise sur pied des mécanismes susceptibles de protéger les épargnants dans le cadre des offres digitalisées.
A ce sujet a-t-on appris aux cours des ateliers que des innovations sont faites par certaines entreprises de téléphonie mobile à l’instar d’ORANGE CAM sur la sécurisation des transactions. Orange monnaie depuis 2022 s’est positionné en leader, à travers son offre OM anti-arnaques. Ce qui a permis de réduire de 80 -90% les tentatives de fraudes. Des actions pédagogiques sont lancées pour l’éducation des clients contre les arnaques, les changements de plan marketing sont effectués, des communications se font déjà en langues locales dans certaines régions. « Le problème, c’est la prise en compte de la voix des consommateurs dans les échanges. Nous avons pu faire entendre la voix des consommateurs qui en fait ne sont pas des acteurs clés dans ces échanges menés alors que c’est le consommateur final qui paye les services qui lui sont proposés. Il s’agit en rapport avec leur pouvoir d’achat qui n’est pas très élevé et qui font face à des offres diversifiées, des offres qu’ils ignorent parfois la teneur. Il y avait un problème d’information et de communication entre les différents acteurs », a réagi jacqueline Koa président du CONACO.
Joseph Kapo