Exploitations minières
Les États membres de l’OEACP s’engagent à transformer les métaux critiques, et à renforcer leurs positions de négociation
Cet engagement est formulé dans un document appelé la Déclaration de Yaoundé qui a sanctionné les travaux de de la 4eme Convention Internationale des Mines et Expositions du Cameroun (CIMEC) tenus du 22 au 24 mai au Palais des Congrès de Yaoundé dont la cérémonie d’ouverture solennelle était présidée au nom du Président de la République S.E Paul Biya du Cameroun ce 23 mai par le Premier Ministre Chef du Gouvernement Joseph Dion Ngute, couplés de la Réunion des Ministres de l’OEACP chargés des Mines au Yaoundé Hilton Hôtel du 23 au 24 mai 2024.
Les deux plateformes internationales d’échanges étaient conjointement organisées par le ministère de l’Industrie, des Mines et du Développement Technologique (MINIMIDT), l’Union européenne et l’Organisation des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP). La Réunion des Ministres de l’OEACP qui a regroupé une soixantaine de ministres des Etats membres, les représentants des Organisations Internationales, des Organisations panafricaines, régionales et sous régionales, des Institutions financières, des experts et qui s’est soldée par la signature d’une Convention de collaboration entre le Minimidt et l’UE, avait ossature : « Libérer le potentiel de l’OEACP : assurer les transitions énergétiques et numériques grâce aux matières premières critiques ». Elle visait à examiner pour adoption éventuelle, le projet de document de position de l’OEACP sur les matières premières critiques.
Ces deux grands moments ont abouti à l’élaboration d’importantes résolutions aux rangs desquelles : celles de faire aboutir le décret d’application du Code minier, la mise sur pied de l’avenant à la Convention CIDIAS en vue de prendre en compte les modalité de contribution à certains fonds prévus par le Code minier, la mise sur pied d’un code minier communautaire, l’amélioration de la transparence, la conformité au droit local. A ceci s’ajoute la mise en place des projets d’infrastructures sous régionaux, la création des zones dédiées uniquement à l’artisanat minier, le prélèvement en nature de la fiscalité pour chaque projet d’exploitation, la mise à disposition et l’utilisation des énergies propres pour une meilleure préservation de l’environnement.
Selon le Pr Fuh Calistus Gentry ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique par intérim, « Il ressort de cette réunion la Déclaration de Yaoundé qui devient un document de travail et d’orientation. Elle vise à orienter que les pays membres vont transformer les métaux critiques et d’autres métaux dans les pays concernés .Pour que ce soit une réalité, il faut développer l’énergie et les pays vont partager les ressources énergétiques transportables. Ils vont aussi développer les politiques minières conjointes afin de renforcer leurs positions de négociation avec les partenaires du monde. Les pays de l’OACP vont également avoir un système de coopération pour que les idées soient partagées en termes de technologies, d’innovation, de contrôle de prix des métaux .Ils vont aussi développer une procédure pour améliorer les infrastructures .C’est une Déclaration qui vise à orienter que ces pays vont tirer le maximum de bénéfices dans les richesses de leurs pays ». Tout en mettant en attirant l’attention des Etats membres de l’OEACP que : « Plus que jamais, la responsabilité nous incombe à tous, de nous investir autant que cela est possible, pour la mise en œuvre des recommandations formulées, afin que la tenue de ces assises, ne soit pas de vains moments sans importance pour le développement du secteur minier ».
Menace pour les Industries
Selon Georges Rebelo Pinto Chikoti Secrétaire général de l’OEACP, «Le document stratégique dénommé Déclaration de Yaoundé est adopté par les Etats de l’OEACP .Il y a aussi l’aspect d‘entraide .Ceux plus expérimentés vont partager leurs expériences .Ils ne peuvent que travailler ensemble pour améliorer les conditions de financement, de négociations .Le Cameroun a pu démontrer qu’il peut accueillir les autres dans différents domaines. L’unité qu’ils ont bâtie sera très importante pour tout le monde. Il y a les défis de la transformation. Entre le Congo et le Cameroun, ils partagent déjà dans un secteur minier. Ils ont mis des moyens ensemble .La RDC partage des infrastructures avec la Zambie .Ils ont reconnu que pour développer, il faut des infrastructures. Les gens peuvent faire des investissements collectifs ». Aussi va-t-il ajouter que : « La stratégie c’est de vouloir travailler ensemble à travers cette coopération qu’ils ont pu mettre sur pied. Les matières premières critiques sont plus nécessaires pour eux que pour nous. On a dit d’investir dans les communautés locales ».
Rappelons qu’à Yaoundé le Conseil des Ministres des États de l’OEACP s’est penché sur les défis à relever sur les plans de l’énergie, de la coopération, de la législation et des infrastructures en vue d’une meilleure stratégie de développement des minéraux critiques ,les défis à relever sur le plan financier et la question sur les enjeux relatifs à l’industrialisation. Des échanges de vue, il en est ressorti qu’à l’échelle mondiale, les défis subsistent quant à la sécurité de l’approvisionnement en matières premières critiques. Les chaines de valeur et de production sont fortement concentrées dans une poignée de pays pouvant se transformer en menaces pour les principales industries. D’où la nécessité de faire en sorte que les projets n’entrainent pas des effets néfastes pour les communautés vulnérables, n’exacerbent pas les conflits ou ne provoquent une dégradation de l’environnement avec des répercussions négatives sur la planète.
Joseph Kapo