Corridors Douala-Bangui-Ndjamena
Des prix planchers par segments du fret terrestre désormais en vigueur
Ces prix, négociés par le Bureau de Gestion du Fret Terrestre (BGFT), ont été rendus publics, le 8 janvier 2024 à Douala, au cours d’une réunion de présentation des nouvelles fonctionnalistes de la gestion de fret et de l’application des tarifs de transports consensuels.
Un tournant décisif a donc été franchi à Douala, le 8 janvier 2024 dans la problématique du respect du prix du transport des marchandises par voie terrestre sur les corridors Douala-Bangui-Ndjamena. Les acteurs du transport du Cameroun, de la Centrafrique et du Tchad étaient réunis autour des responsables des organismes de gestion du fret terrestre de ces pays respectifs, des représentants du Conseil National des Chargeurs du Cameroun (CNCC) ; du Guichet Unique des opérations du Commerce Extérieur (GUCE) ; les organisations socioprofessionnelles de ce secteur ; les responsables du Syndicat National des Transporteurs Terrestres du Cameroun (SNTRC), entre autres. Il était question à de consolider les voies et moyens pour faire appliquer, sécuriser et promouvoir le prix plancher consensuel du transport de fret des marchandises entre ces trois pays, au départ du Cameroun.
Cette rencontre de Douala qui était présidée par Divine MBAMOME NKENDONG, le Directeur des transports routiers au ministère des Transports, représentant de Jean Ernest MASSENA NGALLE BIBEHE, le ministre des Transports, portait précisément sur quelques points essentiels: présenter les conclusions issues des concertations des 13, 21 et 25 avril 2022, sur l’application d’un tarif plancher pour le transport routier des marchandises du Cameroun vers les pays de l’hinterland ; prendre les mesures appropriées afin de sécuriser toutes les opérations de transport par fret terrestre ; proposer des pistes de solutions pour assainir le secteur ; et établir un calendrier de suivi des recommandations issues des différentes concertations.
Quid des nouveaux prix planchers du fret terrestre
L’on précise que les négociations en faveur d’une homologation d’un prix plancher consensuel applicable sur le transport routier des marchandises du Cameroun vers le Tchad et la République Centrafricaine, ont finalement débouché sur l’adoption de « prix planchers par segments », vers ces deux pays de l’hinterland. En effet, au lieu d’un tarif concerté de 3,3 millions de FCFA à débourser par les bailleurs de fret sur le corridor Douala-Ndjamena et 3,35 millions de FCFA pour le corridor Douala-Bangui, une segmentation des prix a finalement été adoptée par tous les acteurs, sous la présidence du ministère du Commerce, qui a recommandé au CNCC, de définir lesdits prix et organiser une meilleure collaboration entre les professionnels du transport terrestre des marchandises, en collaboration avec le BGFT et les organisations socioprofessionnelles des transports.
Désormais donc, les tarifs consensuels du transport routier des marchandises vers le Tchad et la Centrafrique, en provenance du Cameroun sont arrêtés ainsi qu’il suit: pour le bétail (troupeau de 27 à 30 têtes), le prix consensuel est de 555 FCFA/km ; pour le bois (85 FCFA/m3.km en forêt, 75 FCFA/m3.km en route) ; pour les produits brassicoles (36 FCFA/T.km avec retour garanti) ; pour les produits de première nécessité (45 FCFA/T.km), Conteneur TC (Tc 20′ pesant jusqu’à 15 tonnes pour les produits pharmaceutiques et jusqu’à 25 tonnes pour les autres marchandises: 50 FCFA/T.km, et Tc 40′ pesant jusqu’à 23 tonnes: 50 FCFA/T.km), pour les produits de rente (79FCFA/T.km), et les produits pondéreux (85 FCFA/T.km arrêté comme prix proposé).
Le BGFT à l’ère de la digitalisation
El Hadj OUMAROU, le Coordonnateur général du BGFT peut s’en réjouir. Désormais toute opération de fret terrestre pourra être effectuée avec sécurité et fiabilité de la déclaration de fret à la délivrance de la lettre de voiture internationale, à partir de ces deux outils: « nous avons débuté par un processus bien connu, à savoir, l’informatisation, ensuite nous avons mis sur pied la dématérialisation, nous sommes aujourd’hui dans la digitalisation et la Bourse du fret est effective. Nous avons procédé à la mise en place de ces différents mécanismes, pour justement, créer les conditions de fluidité du transport tout au long du corridor. C’est ce que nous avons appelé la gestion digitale des corridors et la gestion moderne des frets », indique-t-il.
Tous les sites sont en effet connectés à ces systèmes de digitalisation (Douala, Yaoundé, Belabo, Garoua Boulai, Ngaoundéré, Dang, Touboro, Kousseri, Antennes de Bangui et Ndjamena, etc. « nous invitons les commissionnaires agréés en Douanes ; les transitaires ; les expéditeurs agréés ; les transporteurs agréés ; les policiers ; douaniers ou gendarmes et tous les maillons, à jouer leur partition. Il suffit d’avancer dans le sens de pérenniser cette formule, qui met de côté le support papier et de travailler dorénavant de manière intelligente », a précisé le Coordonnateur général du BGFT. Qui reste également ferme sur la lutte contre les intermédiaires de fret, les faux transporteurs et commissionnaires agréés en Douanes, et les transporteurs pour compte propre. Pour El Hadj OUMAROU, ces avancées du BGFT, participent de « sa quête d’un service performant, accessible parce que simplifié vulgarisé, efficace parce que moderne, intelligent parce que rimant avec les évolutions technologiques et bien plus, fédérateur parce qu’intégrant tous les acteurs majeurs de la chaine logistique ».
En rappel, après concertations d’avril 2022, les parties s’étaient mises d’accord pour une professionnalisation et une meilleure organisation de tous les acteurs du secteur du transport terrestre (chargeurs, conducteurs et transporteurs, etc.) Tout comme la mise en place des mécanismes visant à gérer le cas des acteurs qui pratiqueront des prix en marge de ceux fixés, et la mise en place des mécanismes permettant d’anéantir le développement de l’activité des intermédiaires qui renchérissent le prix du transport. Pour ce faire, le Bgft a mis sur pied deux solutions digitales de gestion du fret terrestre: le « Sygfret » (plateforme dématérialisée de suivi du processus de gestion du fret terrestre), et le «Landfreightis» (Landfreight information system), une bourse électronique du fret, plateforme d’enregistrement, de suivi et de répartition du fret dans la sous-région, en partenariat avec le CNCC ; GUCE ; Douanes ; transporteurs ; bailleurs de fret, etc. Ce, afin de contrôler et consolider toutes les opérations dématérialisées du commerce extérieur liées au transport routier des marchandises.
Et, Divine MBAMOME, le représentant du ministère des Transports rappellera d’ailleurs, la nécessité pour les acteurs du transport de veiller au respect des recommandations issues de ces assises d’avril 2022. Le Directeur des transports routiers a, en outre, invité ces professionnels, à faire preuve de plus de solidarité et de sérieux, en fustigeant le fait que certains acteurs essentiels dans la chaîne du transport routier, plutôt que d’apporter des solutions adéquates pour appliquer le tarif plancher, justifie le non-respect des prix consensuels, par le mauvais état des véhicules. Aussi, pour un meilleur suivi des données du secteur du transport routier au Cameroun, « une mission de contrôle et d’évaluation des activités du BGFT sera faite tous les trimestres », a-t-il déclaré.
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