Infrastructure intégrée sur l’Agriculture
2024, une année qui sera encore plus difficile annonce le NEPAD
Fin hier 20 décembre 2023 à Yaoundé de l’atelier sur « L’infrastructure intégrée axée sur l’agriculture pour un système alimentaire durable ».A l’initiative de l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD).
Les participants constitués des représentants des administrations publiques (MINADER, MINEPAT), de l’IFAD, de la FAO, du (NEPAD), de la CEA, du GIZ, des Communes et villes du Cameroun, des coopératives, ont débattu les 19et 20 décembre 2023 sous la coordination Flore Kamdong Assistante administrative chargée de la logistique autour de nombreux centres d’intérêts : Comprendre l’infrastructure intégrée axée sur l’agriculture, l’amélioration des capacités de stockage et de traitement ; et l’option des réseaux de distribution et pratiques durables. Testerine Fotabong (AUDA-NEPAD) director of programme implementation and coordination at NEPAD Agency, se félicitant de l’importance des travaux organisés quelques jours après la Coop 28 à Dubaï sur les questions environnementales, a relevé que « le changement climatique ayant un impact sur l’agriculture, il était urgent de remédier aux problèmes de stockage, de sécurité alimentaire en Afrique ».
Selon le récent rapport de la FAO sur l’état de la sécurité alimentaire et de nutrition dans le monde(2021), le nombre de personnes sous -alimentées en Afrique a augmenté de plus de 44 millions par rapport à l’année précédente, pour s’établir à 264,2 millions en 2020.Le Cameroun bien que disposant de terres fertiles souffre des conséquences des pertes post-récoltes. « Comment concilier la fertilité des sols et les pertes post-récoltes, l’absence des infrastructures de production, de transport, de conservation et de transformation agricole ?», s’est interrogée Testerine Fotabong pour qui le développement de l’agriculture pourrait favoriser la création d’emplois pour la jeunesse, et apporter une plus-value à l’économie nationale.
Environ 37 % d’aliments produits en Afrique subsaharienne sont perdus entre le processus de production et de consommation. La mobilisation de 8 milliards de dollars US pour le stockage de 70% de la production céréalière dans les entrepôts locaux permettrait d’y remédier .L’autre solution proviendrait du renforcement des capacités des acteurs locaux tel qu’engagé par le GIZ dans le cadre de la maitrise du processus de certification, la gestion de la qualité du cacao et d’autres produits agricoles. En attendant la mise en place des écoles entrepreneuriales pour les coopératives dans le cadre de la ZLECAF, le GIZ procède à la formation des coopérateurs en matière de gestion des infrastructures de stockage et facilite l’accès aux financements.
A l’occasion de la cérémonie d’ouverture le 19 décembre 2023 le secrétaire général du ministère de l’Agriculture et du développement rural du Cameroun le Pr Bambot Grace Annih, a rappelé que le Cameroun et le Nepad travaillent ensemble pour assurer l’intégration continentale. Pour preuve, citons entre autre cet atelier qui était précédé par la participation des deux parties aux rencontres de juillet à Rome sur la Sécurité alimentaire et celle d’octobre 2023 à Yaoundé. Selon ses déclarations, « La question de Sécurité alimentaire fait partie de l’Agenda de développement du Cameroun. Entre octobre -décembre 2023, 10,6% de populations souffrent de l’insécurité alimentaire soit 2 millions de personnes .A cause des pertes post-récoltes, de près de 45 % de structures de stockage inadéquates. Les changements climatiques ont poussé les planteurs dans la confusion, ils ne maitrisent plus les périodes de semences et de récoltes ,l’espoir est désormais tourné vers la Coop 28 de Dubaï ». L’atelier visait à explorer les intersections dynamiques entre l’agriculture, le stockage, la transformation et la distribution…
Phénomène El Niño
Le secteur agricole emploie 65 % des populations africaines. Pour qu’il demeure attractif, il est impératif suggère-t-elle de mettre en place une politique d’encadrement des jeunes en dépit des défis qui interpellent le Cameroun avec ses 47 millions d’hectares de terres arables(le non accès des jeunes agriculteurs aux financements à la terre, aux intrants aux équipements de production et de transformation agricole). Les pertes post-récoltes de céréales, de légumes, de fruits oscillent de 10 à 20% .Les pouvoirs publics ne restent pas les bras croisés.De gros investissements sont en cours dans le secteur de la transformation, des équipements, de conservation, de transports en zones rurales.
D’après le Dr Amine Idriss Adoum directeur des Infrastructures, de l’Industrialisation et du Commerce du NEPAD ,70% d’africains travaillent dans le domaine agricole : ils sont fermiers, éleveurs, agriculteurs,appartiennent au secteur de l’alimentation. La faiblesse des performances du secteur agricole se traduit par des écarts permanents de nourriture en matière sécurité alimentaire. Pour remédier aux stress permanent a-t-on appris, la majorité de pays sollicitent l’aide internationale.Aussi va-t-il poursuivre , « 2024 va encore être plus difficile, car, nous sommes encore en plein cycle du phénomène El Niño. La faible performance concerne la transformation et la distribution. L’on dénombre soit 35 % de récoltes perdues. Nous faisons face à un sérieux problème d’infrastructures de conservation. La question de sécurité alimentaire n’est pas seulement la productivité, c’est aussi la question de l’offre agricole. Nous travaillons avec la CEA pour améliorer l’offre ». La solution passe par la mobilisation annuelle de 8 à 12 milliards d’investissement pour la construction des infrastructures de conservation alimentaire dans les domaines de la manutention, la transformation de l’entreposage, de la chaine du froid.
Plus de 50 États disposent d’un plan de développement agricole, dans un contexte où l’Agriculture fait face aux autres défis tels les désastres occasionnés par les changements climatiques, la non-maitrise des techniques culturales et d’usages des intrants agricoles, l’instabilité des prix sur le marché international et ses risques, les risques du marché, les risques politiques et macro-économiques. D’où l’intérêt des assisses réussies de la capitale Camerounaise à la grande satisfaction de Flore Kamdong : « Votre présence permet de voir comment vous soutenir davantage. Si on ne vous voit pas, il ne sera pas possible de défendre les projets du Cameroun au NEPAD ».
Joseph Kapo