Centre d’Excellence post-récoltes Hevin Nkolossang
« Notre défi, c’est de pouvoir vendre toute la production des producteurs au prix qu’il faut. » Aristide Tchemtchoua présidente de la coopérative SCOOP’s CA de Nkolossang
Quelques heures après la visite d’une délégation de Chocolatiers et Pâtissiers Français le 7 septembre, 48 heures après, une autre délégation est là. Pourquoi ce périple ?
Ce n’est pas un périple en tant que tel. Ils ont été très séduits par la qualité de nos fèves de cacao .Tous ceux qui sont là sont nos principaux clients qui les utilisent dans leurs laboratoires de la fève que nous traitons .Ils sont venus toucher du doigt, voir ce que nous faisons afin d’aller transmettre les messages à leurs véritables clients.
Présentez-nous votre coopérative ?
La coopérative SCOOP,S CA a été créée depuis 6 ans . Notre travail est basé sur l’élimination des intermédiaires, la plus-value que peut avoir le cacaoculteur. On est là pour faire de la qualité et surtout pour le vendre aux meilleurs chocolatiers du monde.
Après la création du centre, est-ce le temps de l’autosatisfaction ?
L’essentiel n’est pas de créer un centre d’excellence .Les attentes, c’est de pouvoir vendre toutes notre production de cacao de qualité. Il ne servira à rien de l’avoir et être incapable de vendre toute la production des producteurs. Pourquoi ne pas aller plus loin en transformant sur place. Le cacao de qualité nécessite quand même 20 jours de traitement .Il faudrait que le producteur ait une plus-value. Les attentes du centre, c’est de pouvoir vendre toute la production des producteurs en termes de qualité. Ce n’est pas toujours facile d’avoir des coopérateurs qui comprennent .Le meilleur langage qu’ils peuvent comprendre, c’est le prix .Il faudrait que le planteur nous fasse confiance, le traitement est différent .C’est le centre qui fait tout le travail .L’autre combat c’est d’avoir des chocolatiers qui viennent. Ils sont 19 cette fois, c’est une première depuis 6 ans qu’on travaille. Plusieurs chocolatiers ont déjà été accueillis .Notre combat c’est de les convaincre à rester. Avant-hier, on a eu 7 chocolatiers français en plus de ces 19 , ça fait 27 chocolatiers en quelques jours, c’est une grande première.
De quels moyens disposez-vous pour mieux sensibiliser les coopérateurs ?
Ce n’est pas toujours facile de les emmener à comprendre. Le meilleur langage qu’ils peuvent comprendre, c’est le prix .Le combat c’est d’avoir le meilleur prix afin d’attirer les planteurs…l’autre combat, c’est d’attirer les chocolatiers. Ce sont les centres d’excellence qui font tout le travail. Il faudrait que le planteur nous fasse confiance .C’est d’avoir le meilleur prix afin d’attirer les planteurs et de les emmener à faire de la qualité. L’autre combat, c’est d’avoir les chocolatiers .Ils viennent. On a déjà accueilli beaucoup de chocolatiers. Ce 9 septembre 2023 on a accueilli 19 et en une semaine 27 c’est une première depuis qu’on travaille .Le combat est celui de les convaincre de venir et de rester.
Quelle place accordez-vous aux femmes et jeunes ?
C’est un bon projet pour eux. Nous employons 30 employés qui ne sont que des jeunes, dans un village comme celui-ci où on crée des emplois, c’est toujours une aubaine .Voilà déjà un gros avantage et surtout pour les femmes veuves et célibataires qui ont des plantations. Avoir un centre d’excellence auprès d’eux c’est une aubaine .C’est une aubaine de vendre tout le cacao de Nkolossang à travers ce centre d’excellence dans un village. Ce n’est qu’une graine qui est semée. Il y a encore beaucoup à faire .Vendre tout notre cacao .Ce jour, nous avons visité une chocolaterie en chantier à Mbankomo c’est une bonne nouvelle de vendre tout le produit et pourquoi pas transformer localement toute notre production.
Quelles sont les articulations du partenariat signé avec les Français ?
S’il faudrait parler de quelqu’un, c’est jean Paul Hevin, c’est un des meilleurs chocolatiers du monde, c’est lui qui a eu le souci de financer entièrement la création du centre d’Excellence post –récolte Hevin Nkolossang .C’est dans le souci de créer. Il a eu ce souci de voir les planteurs être mieux traités, avoir un meilleur prix, ne plus avoir de distance entre un village et le centre afin de mieux traiter la fève.
Quelles sont les composantes de votre centre de stockage ?
Il y a le magasin de stockage, une salle de fermentation, et des claies de séchage voilà les composantes d’un centre d’excellence au Cameroun. Notre plan d’action c’est de vendre tout notre cacao. Il faut travailler à cet effet. Pourquoi ne pas transformer toute notre production sur place? Des chocolatiers viennent donc c’est une aubaine pour nous.
Auriez-vous des doléances à l’endroit du gouvernement ?
Bien sûr, les doléances sont nombreuses .je ne pourrais les citer ainsi car il faut les ficeler réfléchir. Je préférais qu’on soit d’abord bien structuré, nous les coopérateurs, les planteurs ensemble on voit ce qu’on veut avant de dire au Gouvernement oui voilà ce que nous attendons, ce que nous voulons…
Que conseilleriez-vous aux populations ?
C’est d’être patients, d’apprendre et surtout de ne pas être pressés pour avoir quelque chose car, c’est avec le temps qu’on peut essayer d’avoir les meilleures choses de la vie il faut être patients.
Propos recueillis par joseph Kapo