Mme, pourriez-vous commencer par nous situer le contexte de la tenue de l’African Business Week ?
Le principal axe stratégique repose sur l’appropriation nationale de l’Accord sur la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (Zlecaf), avec comme activités principales : l’Identification des différentes parties prenantes dans chacun des trois domaines (investissements, propriété intellectuelle et politique de concurrence), et l’organisation des rencontres avec les principales parties prenantes, afin de les capaciter sur les opportunités de l’accord, et de prendre la bonne mesure des enjeux et des défis de ce grand marché continental. De plus, l’identification des problèmes qui pourraient affecterl’efficacité de la Zlecaf est l’une des problématiques. C’est dans ces perspectives que Global Capacity Building Foundation, organise l’évènement African Business Week, du 15 au 30 janvier 2022, au Musée national de Yaoundé, sous cette thématique contextuelle, pertinente et mobilisatrice de toutes les parties prenantes locales et extérieurs à savoir, «la synergie des savoir-faire africains au service de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine ».
Que représente cet événement pour le continent africain ?
C’est une opportunité d’échanges, une plateforme intercontinentale qui aura permis aux peuples et aux nations de se découvrir, de se connaitre, d’échanger et de partager ce qu’ils ont en commun : amitié, solidarité, paix, commerce, transactions, business networking, Il s’agissait pendant deux semaines, de favoriser la création d’une plateforme de promotion, d’échanges commerciaux et d’exposition du riche patrimoine commercial, culturel, artistique, touristique et économique des pays africains et trouveront dans cet espace une vitrine d’exposition et de vente du savoir-faire de leurs productions locales en provenance du Tchad, Sénégal, Ghana, Nigeria, Mali, du Cameroun et bien d’autres entre pays.
Quelles sont les mesures prises pour une meilleure appropriation des normes ?
L’infrastructure qualité comprend la normalisation, la métrologie, l’évaluation de la conformité, la certification et l’accréditation. De manière spécifique, l’évaluation de la conformité est tellement décriée parles acteurs du made in Cameroun ; dans ce sens que l’ANOR, organisme d’élaboration des normes se positionne comme juge et partie. Puisque c’est elle encore qui fait les évaluations.
Mais le document stratégique de mise en œuvre de la Zlecaf prévoit la création des laboratoires de contrôle qualité et organismes d’évaluation à la conformité. Ce processus de mise en œuvre de l’infrastructure qualité, prévu dans ce document, va plus loin en ce qu’il est prévu l’harmonisation des normes au niveau national et sous-régional. De plus, le coût élevé des certificats de conformités vient du fait que 50 à 70 % du devis de certification partent dans les analyses des produits. Ceci s’explique par le fait que les analyses sont effectuées par des laboratoires privés, accrédités par l’ANOR. Sachant aussi que les réactifs servant à faire des analyses sont tous importés, s’ajoute à cela, les coûts de transport et douanes.
A quels niveaux se situent les actions concrètes de la GCDF ?
Les actions de la GCBF se situe à deux niveaux. En effet, la qualité des produits made in Cameroon a été identifiée comme l’un des freins au plein essor du Cameroun dans le grand marché de la ZLECAF. Nous prévoyons des sessions de formation sur les normes et la qualité, en droite ligne de l’axe 4 du plan d’action prioritaire de la Stratégie nationale de la mise en œuvre de la Zlecaf.
Dès lors, la GCBF se positionnera comme société civile de plaidoyer auprès des décideurs experts de la ZLECAF. Ayant diagnostiqué la cause du coût élevé des certificats de conformité, il s’agit de plaider pour des tarifs préférentiels en faveur des laboratoires qui utilisent des réactifs importés, utiles aux analyses.
Il s’agit par ailleurs de plaider pourl’implémentation des plans d’actions prioritaires de la Stratégie nationale de mise en œuvre de la ZLECAF, notamment celui de la création et de l’équipement des laboratoires de contrôle qualité dont le résultat immédiat est la qualité des produits made in Cameroon, l’adaptabilité des normes à la réalité du tissu économique, l’harmonisation des normes au niveau national et sous régional, l’implication concrètes des acteurs des chaines de valeur au processus d’élaboration des normes, la multiplication des actions de campagnes de promotion des produits et services made in Cameroon. Enfin, il est question de plaider pour une mise en œuvre concrète de la politique d’import- substitution.