Rosalie Kaldjop, secrétaire générale de la coopérative « Femme rurale dans le cacao du Littoral », en a profité pour témoigner sa reconnaissance à l’endroit du gouvernement, pourles actions entreprises en leur faveur : « c’est un jour de joie et d’allégresse pour notre association. Le processus d’autonomisation de la femme de notre localité est désormais un fait, grâce au soutien du Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC). » Elle s’exprimait ainsi à l’occasion de la descente effectuée parles chocolatiers français, dans le village d’Ihund, département de la Sanaga maritime. Le but était d’évaluer le programme « Femme rurale dans le cacao », qui a pour finalité d’enrôler chaque année, 80 nouvelles adhérentes. Il s’agit également de faciliter la création d’au moins un hectare de cacaoyers pour chacune d’elle, et doter chacune d’un revenu stable tiré d’une culture pérenne, le cacao, associée aux autres productions agricoles. Lancé le 1erjuin 2021 de façon conjointe par les ministres du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, et de l’Agriculture et du Développement rural, Gabriel Mairobe, ce programme qui comprend 86 femmes a pour slogan : « une femme, un hectare de cacao ». D’après le président du Conseil exécutif du CICC, Apollinaire Ngwe, il a entre autres avantages, l’autonomisation de la femme rurale défavorisée, l’extension du verger cacaoyer et le développement inclusif de la filière cacao du Cameroun, principe cardinal de l’interprofession. À travers la mise en œuvre de cette initiative, le CICC se propose d’assurer la formation, l’abattage sélectif et le tronçonnage des grumes dans les vergers, la fourniture des plants et des intrants, un apport en petits équipements (arrosoirs, pulvérisateurs, etc.), l’entretien et le suivi des vergers pendant une période de quatre ans.
Indication géographique protégée
A son œuvre, l’on dénombre 68 hectares exploités et d’autres espaces qui sont en cours d’acquisition. Selon Thierry Lalet, président de la Confédération des chocolatiers et confiseurs de France, le fait de mettre la femme rurale dans le processus de développement du pays montre son importance au sein de la population et des civilisations. Odile Bana, entrepreneure agricole exprime sa gratitude : « au centre de traitement post-récolte de ma localité, je suis fière de donner un coup de main aux nouveaux venus. Je suis très reconnaissante envers le gouvernement et le CICC ». Au cours cette visite, les chocolatiers français ont noté l’amélioration du protocole post-récole. Selon Daniel Mercier, président du Club des chocolatiers de France, « nous sommes venus pour mettre un visage sur chaque producteur. Nous sommes passés du cacao de mauvaise qualité à un cacao d’excellence. Le projet de labellisation du cacao camerounais sera une première mondiale. L’indication géographique protégée (IGP) va permettre d’avoir une différenciation ».
Christophe Mbassi